Auto-entrepreneur : valider 4 trimestres, quel CA minimal ?

Un chiffre d’affaires de 6 624 euros en 2025 ne garantit pas l’acquisition de quatre trimestres pour la retraite sous le régime auto-entrepreneur. Les seuils varient selon l’activité exercée et le régime fiscal choisi, créant des écarts significatifs entre prestations de service, activités libérales et ventes de marchandises.

Certains auto-entrepreneurs cotisent sans jamais valider la totalité de leurs trimestres, faute d’avoir atteint les montants requis, tandis que d’autres dépassent les plafonds sans en avoir conscience. La revalorisation annuelle des seuils et l’évolution des taux de cotisation complexifient encore la donne.

Comprendre la validation des trimestres de retraite pour les auto-entrepreneurs

Le statut auto-entrepreneur, réputé pour ses démarches simplifiées, cache une réalité beaucoup moins évidente : obtenir ses trimestres de retraite relève souvent d’un véritable parcours d’équilibriste. Oubliez la logique du salariat où chaque mois travaillé compte : ici, tout repose sur le chiffre d’affaires déclaré. Pas assez de recettes ? Les droits à la pension s’évaporent, même si les cotisations sociales sont bel et bien versées. À chaque catégorie d’activité, son abattement forfaitaire, appliqué avant tout calcul : 71 %, 50 % ou 34 %, selon que vous vendez des marchandises, proposez des services ou exercez une profession libérale. Derrière ces pourcentages se joue la validation des trimestres.

Pour y voir plus clair, voici les abattements appliqués selon l’activité, qui conditionnent la validation des trimestres :

  • Ventes de marchandises : abattement de 71 %.
  • Prestations de services commerciales ou artisanales : abattement de 50 %.
  • Professions libérales relevant du régime micro-BNC : abattement de 34 %.

La conséquence est limpide : un micro-entrepreneur dont le chiffre d’affaires plafonne trop bas ne validera parfois ni la totalité ni même une partie de ses trimestres. Le montant à atteindre change chaque année, rendant le suivi régulier indispensable pour espérer toucher une retraite de base convenable, voire renforcer sa protection via une retraite complémentaire ou un plan d’épargne. Le statut ne laisse aucune place à l’improvisation : la validation de trimestres reste le nœud central pour garantir un revenu à l’âge légal.

Quels seuils de chiffre d’affaires en 2025 pour valider 4 trimestres ?

Pour valider leurs trimestres de retraite en 2025, les auto-entrepreneurs devront être particulièrement attentifs aux seuils de chiffre d’affaires. Chaque année, la sécurité sociale fixe le niveau minimal à atteindre pour décrocher un, deux, trois ou quatre trimestres. Mais ce seuil varie selon le type d’activité exercée, en fonction de l’abattement forfaitaire appliqué.

Le calcul s’appuie sur le Smic annuel brut : pour valider 4 trimestres, il faut déclarer un revenu équivalent à 600 fois le Smic horaire, après abattement. Cela donne des montants très différents selon la nature de votre activité. Pour rendre les chiffres parlants, voici les niveaux à atteindre en 2025 pour valider quatre trimestres :

  • Vente de marchandises : environ 21 996 € de chiffre d’affaires annuel.
  • Prestations de services BIC : autour de 12 600 € par an.
  • Professions libérales (BNC) : près de 9 321 € sur l’année.

Ces montants ne tiennent rien du détail : un chiffre d’affaires insuffisant ne permet pas de valider tous ses trimestres. Ce sont les seuils à surveiller pour garantir le minimum requis et bâtir une retraite de base solide.

Zoom sur les cotisations et démarches à effectuer pour sécuriser sa retraite

Construire sa retraite d’auto-entrepreneur exige rigueur et anticipation. Chaque déclaration de chiffre d’affaires déclenche le paiement de cotisations sociales, dont le taux varie : 12,3 % pour la vente, 21,2 % pour la prestation de services, 21,1 % pour les professions libérales non réglementées. Ces prélèvements couvrent la maladie, la retraite de base, la complémentaire, les allocations familiales.

La validation des trimestres se fait automatiquement… à condition de franchir les bons seuils de chiffre d’affaires pour votre activité. S’il manque quelques euros, il n’y a pas de rattrapage possible en fin d’année : le trimestre est perdu. Il faut donc surveiller chaque déclaration, mensuelle ou trimestrielle. Une déclaration incomplète ou oubliée, et la retraite s’amenuise.

Certains micro-entrepreneurs choisissent de compléter leur couverture en ouvrant un plan d’épargne retraite ou en optant pour le portage salarial. Le cumul emploi-retraite attire aussi, sous réserve de remplir les conditions d’âge légal et de trimestres. Pour les professions libérales réglementées, tout passe par la Cipav, avec des règles et des taux différents, qui impactent directement la pension à venir.

Être organisé et anticiper devient alors une nécessité pour ne pas voir ses efforts réduits à néant le moment venu.

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Les conséquences d’une sous-cotisation et l’impact des évolutions législatives récentes

La sous-cotisation, chez l’auto-entrepreneur, peut peser lourd. Quand le chiffre d’affaires n’atteint pas le niveau minimal, seuls quelques trimestres seront validés, et le droit à une pension correcte s’amenuise. S’installe alors une décote, qui réduit chaque mois le revenu du futur retraité. Un revenu annuel moyen trop bas ouvre droit au minimum contributif, bien éloigné des attentes initiales.

La réforme des retraites de 2023 a rebattu les cartes. L’âge légal de départ passe à 64 ans, et la génération 1965 et suivantes doit viser 172 trimestres pour le taux plein. Les auto-entrepreneurs n’ont donc plus droit à l’erreur : chaque trimestre non validé pèse sur la retraite de base comme sur la complémentaire.

Impacts concrets pour les micro-entreprises

Voici les principales répercussions d’une sous-cotisation sur la retraite des micro-entrepreneurs :

  • Validation partielle des trimestres micro-entreprise : droits à la retraite diminués.
  • Conséquences directes sur le calcul de la pension et l’accès au minimum contributif.
  • Écart parfois marqué entre le montant espéré et la retraite réellement perçue.

La moindre variation du chiffre d’affaires déclaré peut ainsi bouleverser la trajectoire de retraite d’un auto-entrepreneur. Les textes récents imposent une vigilance de tous les instants : chaque euro compte, et la retraite se joue désormais au centime près.