Bourse : prévoir la hausse du marché financier en 2025 !

La corrélation entre les taux d’intérêt réels et la valorisation des actions semble avoir perdu en pertinence depuis l’automne 2023, bousculant des décennies de consensus. Les flux de capitaux institutionnels vers les actions américaines atteignent un niveau inédit depuis 2009, alors même que les risques géopolitiques et monétaires s’accumulent.Certains indicateurs avancés signalent une rotation sectorielle atypique, tandis que les tendances des bénéfices trimestriels se détachent des prévisions traditionnelles. Des ajustements stratégiques majeurs émergent au sein des portefeuilles mondiaux, sous l’effet de cette configuration inhabituelle.

Ce que révèlent les grandes tendances économiques mondiales pour 2025

Les prévisions pour la croissance mondiale 2025 font consensus sur la stabilité, si l’on en croit les dernières estimations de l’OCDE et du FMI. L’OCDE vise une progression du PIB mondial de 3,3 %, le FMI table sur 3,2 %. Mais sous cette moyenne se cachent des dynamiques régionales nettement différenciées. L’Inde affiche une croissance éclatante à 6,9 %, talonnée par l’Indonésie à 5,2 %. La Chine ralentit, mais maintient le cap avec une fourchette de 4,7 % à 5 %. Les États-Unis continuent d’étonner par leur solidité, autour de 2,2 à 2,4 % en 2025. L’Europe, quant à elle, reste en retrait : la zone euro ne dépasserait pas 1,2 à 1,3 %, selon les deux institutions.

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Sur le plan monétaire, le décor change : la BCE et la Fed préparent le terrain pour alléger les taux directeurs 2025. Francfort annonce une détente progressive, tandis que la Réserve fédérale américaine prévoit trois baisses de 25 points de base chacune. Les marchés ont déjà intégré cette perspective, et l’attente n’a fait que renforcer l’appétit pour les actifs risqués. Le redémarrage des flux est imminent.

Côté inflation, la normalisation s’accélère. D’après le Bureau fédéral du Plan (Belgique), l’inflation 2025 serait contenue à 1,8 %, ce qui permettrait aux entreprises d’y voir plus clair sur leurs marges. Cette accalmie inflationniste, associée à la détente des taux, sert de socle au scénario optimiste pour les marchés.

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Voici les projections détaillées des principales institutions :

  • OCDE : croissance mondiale à 3,3 %, zone euro à 1,3 %, États-Unis à 2,4 %, Chine à 4,7 %, Inde à 6,9 %.
  • FMI : croissance mondiale à 3,2 %, zone euro à 1,2 %, États-Unis à 2,2 %, Chine à 5 %.
  • BCE et Fed : baisses de taux en 2025, soutien aux marchés financiers.

La Chine ralentit, ce qui fragilise certains secteurs, notamment le luxe européen. Pourtant, l’ambiance générale demeure constructive, portée par la vigueur retrouvée de l’économie américaine et la dynamique des marchés émergents asiatiques. Les investisseurs, eux, doivent composer avec cette mosaïque de rythmes et une politique monétaire redevenue propice aux actifs à risque.

Quels facteurs pourraient soutenir une hausse des marchés financiers ?

Plusieurs moteurs se dessinent pour alimenter la hausse des marchés financiers 2025. D’abord, la perspective concrète d’une détente monétaire orchestrée par la BCE et la Fed s’impose comme catalyseur. Les baisses de taux directeurs attendues pour l’année à venir devraient réduire le coût du capital et relancer l’afflux d’investissements vers les actions.

Le deuxième levier tient à la dynamique des bénéfices. Les prévisions de Factset misent sur un net rebond des bénéfices des entreprises : +14,7 % pour le S&P 500, +9 % pour le CAC 40, +8,5 % pour le Stoxx Europe 600. De quoi renforcer l’attrait des grandes valeurs technologiques et des sociétés à forte croissance. Les « Mag-7 » américaines, d’Apple à Nvidia, restent des aimants à capitaux, avec une performance moyenne anticipée à +6,8 % pour 2025.

Du côté des indices, les analystes affichent leur optimisme. Pictet AM et Christopher Dembik placent la barre entre 6 600 et 6 700 points pour le S&P 500, tiré par la technologie et les services. Les marchés européens, moins flamboyants en termes de valorisation, pourraient profiter d’un effet de rattrapage : le CAC 40 viserait un rebond de 9 % après une année 2024 en demi-teinte, le Stoxx Europe 600 pourrait progresser de 8 à 9 %.

La baisse des taux donne aussi un nouveau souffle aux obligations. Mais la prudence reste de mise : la sélection des titres compte plus que jamais, face à l’écart de performance entre les places américaines et européennes. JPMorgan AM souligne le risque d’un décrochage, tandis qu’Invesco mise sur un rebond hors États-Unis. Pour tirer profit de cette hausse, la rotation sectorielle et la discipline dans le choix des valeurs deviennent la règle.

Risques à surveiller : incertitudes et défis majeurs pour les investisseurs

Derrière l’optimisme, les marchés financiers s’avancent sur un terrain miné. La guerre commerciale revient dans toutes les conversations. Deutsche Bank pointe la possibilité d’une nouvelle vague de mesures protectionnistes, de droits de douane, voire de restrictions ciblées sur certains secteurs. Un retour de Donald Trump à la présidence, avec ses prises de position tranchées sur l’immigration et la fiscalité, pourrait accentuer cette menace et peser sur le rythme de la croissance mondiale.

Autre point de tension : la bulle technologique n’appartient plus au registre des scénarios lointains. L’envolée des valeurs tech, surtout Nvidia, s’accompagne d’une volatilité extrême qui inquiète. Une correction reste possible, d’autant que la progression du Bitcoin provoque une nervosité contagieuse sur d’autres segments d’actifs.

L’instabilité politique s’invite elle aussi à la table. En France, la dissolution de l’Assemblée nationale et un déficit public attendu à 6,1 % du PIB en 2024 posent question, avec l’objectif affiché de redescendre à 5 % en 2025. L’Allemagne n’est pas en reste : le gouvernement Scholz doit composer avec des tensions internes et la menace d’une crise de gouvernance. Selon Moody’s, le taux de défaut obligataire pourrait atteindre 2,9 %, ce qui maintient la pression sur les marchés de la dette.

Trois risques majeurs se détachent pour les investisseurs :

  • Volatilité accrue sur les marchés d’actions et d’obligations
  • Risque de divergence de croissance entre États-Unis, Europe et Chine
  • Défis budgétaires pour les États européens

Dans cet environnement mouvant, il devient vital d’affiner la gestion du risque, de surveiller la liquidité et de rester attentif à la valorisation des actifs.

marché financier

Stratégies d’investissement à privilégier dans un contexte de reprise annoncée

La perspective d’une reprise boursière en 2025 se construit sur des bases solides. Avec une croissance mondiale estimée à 3,2 % à 3,3 % par le FMI et l’OCDE, et des baisses de taux attendues en Europe et aux États-Unis, les conditions s’annoncent favorables pour les grandes capitalisations comme pour les segments délaissés.

Dans ce contexte, la diversification s’impose comme une évidence. Les valeurs technologiques américaines conservent leur attrait, mais la volatilité invite à la sélection rigoureuse. Sur la scène européenne, le regain d’intérêt pour les small et mid caps ouvre une fenêtre d’opportunités défensives et tactiques. Amundi affiche une préférence nette pour ces titres, tandis que des sociétés comme Planisware, Stif ou Wendel gagnent à être surveillées de près.

Quelques axes d’allocation ressortent pour bâtir une stratégie robuste :

  • Renforcez l’exposition sur les secteurs à rendement élevé : TotalEnergies, BNP Paribas, Orange.
  • Captez la reprise via les valeurs en retournement : Alstom, Pierre & Vacances, Elis.
  • Intégrez une dose de gestion passive (ETF) pour amortir la volatilité de court terme.

L’approche ESG occupe une place croissante, à adapter selon les objectifs de chacun. Le retour des baisses de taux rend aux obligations d’État et aux dettes d’entreprises une attractivité retrouvée, sans éclipser le potentiel des actions, surtout dans un environnement où la progression des bénéfices (+14,7 % attendus sur le S&P 500) reste d’actualité.

2025 s’annonce comme un virage décisif : ceux qui sauront naviguer entre diversification, gestion du risque et anticipation des tendances pourraient bien transformer les incertitudes du marché en une rampe de lancement vers de nouveaux sommets.