Retraite : obtenir 2000 € par mois en France, c’est possible !

Le réveil n’a plus le dernier mot : à 62 ans, Marc arpente chaque matin les quais de Bordeaux, savourant une liberté longtemps fantasmée. Pourtant, il n’a jamais fait partie des dirigeants, ni touché un jackpot inespéré. Alors, comment parvient-il à encaisser 2 000 € chaque mois à la retraite, sans héritage, sans passe-droit, sans coup de chance ?

Ce chiffre, beaucoup l’imaginent hors de portée, tant la perspective des retraites en France suscite anxiété et fatalisme. Pourtant, ils sont des milliers à franchir ce cap, parfois grâce à des décisions anodines prises des années plus tôt. Derrière les rideaux de la routine, entre astuces méconnues et parcours singuliers, obtenir un tel montant n’a rien d’un privilège réservé à une poignée d’initiés.

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Pourquoi viser 2 000 € par mois à la retraite change la donne

Le fantasme d’une vie dorée après le travail s’estompe vite face à la réalité des chiffres. Ce qui compte, c’est le montant de la pension. Atteindre 2 000 € mensuels, ce n’est pas juste se rassurer sur l’avenir : c’est s’offrir une marge de manœuvre, sortir de la crainte du lendemain, et garder la main sur ses choix. Quand le minimum contributif plafonne à 847 € et que l’ASPA peine à franchir la barre des 1 012 € pour une personne seule en 2024, la majorité des retraités doit composer avec 1 200 à 1 400 € par mois.

Dépasser la ligne symbolique des 2 000 €, c’est :

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  • Continuer à mettre de côté ou transmettre à ses proches
  • Préserver un style de vie familier, sans renoncer à ce qui compte
  • Prévoir l’inévitable hausse des frais de santé
  • Offrir un vrai coup de pouce à ses enfants ou petits-enfants, si besoin

Le calcul de la retraite s’articule autour de deux axes majeurs : la pension du régime de base (Sécurité sociale) et la retraite complémentaire (AGIRC-ARRCO pour le privé). La référence, c’est le plafond annuel de la sécurité sociale, qui atteint 46 368 € en 2024. Pour s’approcher de 2 000 € mensuels, il faut avoir affiché un salaire annuel moyen solide, cumulé tous ses trimestres et conservé une carrière sans trou d’air marquant. Le taux plein de 50 % du salaire annuel moyen, réservé à ceux qui n’ont pas lâché l’affaire en cours de route, reste le sésame.

La pension finale ne dépend donc pas uniquement du parcours professionnel : elle récompense la stratégie, l’anticipation, et la capacité à voir loin. Viser 2 000 € par mois, c’est changer de braquet, et envisager la retraite non comme une fin, mais comme une étape à préparer avec la même détermination qu’un projet de vie.

Peut-on réellement atteindre ce montant avec le système français ?

Gagner 2 000 € par mois grâce au système par répartition n’est pas un conte à dormir debout, mais la route est exigeante. Tout repose sur un duo : la durée de carrière – mesurée en trimestres validés – et le salaire annuel moyen calculé sur les 25 meilleures années pour les salariés du privé.

Le taux plein s’obtient à 64 ans (pour les générations nées à partir de 1968), sous réserve d’avoir validé les 172 trimestres demandés. Un salarié au parcours continu, avec un revenu annuel moyen supérieur à 2 700 € brut par mois, peut prétendre à une pension de base entre 1 200 et 1 400 €. La retraite complémentaire AGIRC-ARRCO, pilier incontournable du privé, vient compléter la donne, parfois jusqu’à 40 % du total.

  • Un cadre du privé qui a gagné 3 500 € brut mensuels sur ses 25 plus belles années franchira le seuil des 2 000 €.
  • Un salarié à 2 700 € brut, avec une carrière complète, s’approchera des 1 900 € tous régimes confondus.

La retraite complémentaire, c’est le joker pour compenser les plafonds du régime général. Mais il ne suffit pas de le vouloir : seule une carrière sans interruption majeure et un salaire soutenu rendent possible ce cap des 2 000 €. Le système français ne ferme pas la porte, mais il en garde jalousement la clé : rigueur et constance sont les maîtres-mots.

Les leviers à connaître pour augmenter sa pension

Rien n’est laissé au hasard si l’on veut renforcer sa pension. Plusieurs leviers attendent d’être activés au fil de la carrière. Le réflexe numéro un : passer au crible son relevé de carrière. Le moindre oubli de trimestre ou une erreur de salaire, et l’édifice vacille.

  • Rachat de trimestres : pour combler une période d’études ou une carrière trop courte, il est possible de racheter des trimestres. Oui, c’est coûteux, mais l’effet sur la pension est immédiat.
  • Travailler plus longtemps : chaque année travaillée après l’âge légal majore la pension grâce à la surcote. Les derniers trimestres, souvent mieux payés, optimisent le salaire annuel moyen pris en compte.
  • Optimisation de la retraite complémentaire : surveiller ses points AGIRC-ARRCO, négocier primes et bonus qui comptent dans le calcul, tout cela pèse sur la pension finale.

L’épargne individuelle prend aussi de la hauteur : PER (plan d’épargne retraite) et assurance vie constituent des compléments robustes. Avantages fiscaux, sortie en rente ou en capital, tout dépend de la stratégie. Chaque pièce du puzzle compte.

Un simulateur officiel peut révéler l’effet de chaque levier activé. À chaque étape, il s’agit d’anticiper, d’ajuster, et de ne rien laisser filer sous le radar.

retraite financière

Exemples concrets : parcours de retraités ayant réussi ce défi

Claude, cadre dans l’industrie, 41 ans de carrière

À 64 ans, Claude perçoit une pension nette de 2 080 € par mois. Sa recette : une carrière sans rupture, un salaire annuel moyen de 3 200 € nets, et une stratégie d’épargne enclenchée à la quarantaine passée. À 58 ans, il a racheté 4 trimestres manquants, histoire de sécuriser son taux de remplacement et de partir l’esprit tranquille.

  • Carrière complète dans le secteur privé
  • Départ à 64 ans, soit trois ans au-delà de l’âge légal
  • Participation active à la retraite complémentaire AGIRC-ARRCO

Marie, ancienne infirmière, stratégie mixte

À 66 ans, Marie peut compter sur 2 050 € mensuels. Son parcours : 38 ans dans la fonction publique hospitalière, puis 7 ans dans le privé. Elle a racheté des trimestres, transformé son compte épargne-temps en points retraite, et ouvert un PER individuel à 52 ans, ce qui lui apporte 220 € supplémentaires chaque mois.

  • Revenus complémentaires issus d’un PER
  • Départ à 66 ans, trimestres validés au complet
  • Carrière hybride entre fonction publique et secteur privé

Yves, indépendant, diversification et anticipation

Yves, ex-commerçant, a misé sur la diversité : assurance vie, PER, et immobilier locatif. Sa retraite de base plafonne à 1 450 €, mais ses revenus complémentaires lui assurent 2 030 € nets mensuels. Un équilibre construit, pierre après pierre, loin des recettes toutes faites.

Source Montant mensuel (€)
retraite de base 1 450
assurance vie et PER 380
revenus immobiliers 200

Au final, atteindre 2 000 € par mois à la retraite n’a rien d’une légende urbaine. C’est le fruit de choix lucides, d’une veille attentive et, parfois, d’un peu d’audace. Demain, sur les quais de Bordeaux ou ailleurs, d’autres Marc traceront leur chemin. Reste à décider si, à votre tour, vous laisserez le réveil dicter vos journées… ou non.